SOPHROLOGIE ET CANCER
La sophrologie caycédienne :
un accompagnement précieux pour les personnes souffrant d’un cancer dès l’annonce du diagnostic jusqu’à la fin des traitements
La sophrologie caycédienne, qu’elle soit pratiquée en milieu hospitalier (de plus en plus de centres de soins intègrent désormais la sophrologie dans l’accompagnement des malades) ou en cabinet libéral, est un outil complémentaire aux autres soins supports (c’est-à-dire l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie conjointement aux traitements (chimiothérapie, radiothérapie).
Qu’est-ce que la sophrologie caycédienne ?
Définition: Cette technique psychocorporelle mise au point par le neuropsychiatre Alfredo Caycedo dans les années 60 est basée sur des techniques de relaxation dynamique, de respiration et d’activation du corps et de l’esprit. Ses objectifs sont de renforcer les attitudes positives de l’être au quotidien. Elle participe activement à la gestion du stress et des émotions.
Cette méthode s’inscrit dans une approche phénoménologique et accorde une place privilégiée à la « vivance », terme utilisé par Caycedo pour désigner le vécu pendant la séance, sans a priori, sans jugement.
La pratique régulière de la sophrologie caycédienne favorise la conscience de soi par la perception positive du corps et de l’esprit, des états émotionnels et des valeurs personnelles. Selon l’objectif choisi, aller à la découverte de la sérénité et mieux-être en relâchant les tensions ou stimuler l’énergie en intensifiant les sensations de vitalité. Dans tous les cas les techniques apportent une transformation positive de l’attitude envers soi-même et envers les autres.
La sophrologie, un outil précieux pour accompagner les personnes atteintes d’un cancer face à la maladie ?
A l’annonce du diagnostic : les personnes sont souvent très affectées, effondrées, très affaiblies, face à ce qu’elles viennent d’apprendre. A cela s’ajoute très vite la peur de l’avenir, la crainte des traitements, générant beaucoup d’anxiété et de stress.
Consulter un sophrologue à ce moment est particulièrement indiqué pour mettre en place un accompagnement personnalisé permettant d’améliorer la qualité de vie et de mobiliser les ressources personnelles pour gérer au mieux la maladie.
Avant une intervention chirurgicale : dans certains cas, traiter un cancer nécessite une intervention chirurgicale pouvant être une véritable épreuve pour les patients.
Programmer une séance de sophrologie va permettre de mieux
- gérer le stress lié à l’opération, l’anesthésie
- de visualiser le bon déroulement de l’intervention et sa phase de réveil
- Mieux gérer la douleur post-opératoire
Après l’ablation d’un organe, mastectomie : l’acte chirurgical en lui-même est nécessaire pour amputer la partie malade. Mais pour le patient elle signifie transformation du corps. Associer le soin à l’amputation, la guérison possible à la mutilation peut générer sur un plan psychocorporel une confusion nécessitant une acceptation progressive et un travail de deuil (beaucoup de femmes sont confrontées à cette problématique lors d’une mastectomie par exemple : soigner le sein est lié à son amputation. Accepter cette transformation du corps demande de faire le deuil de l’organe et de ce qu’il représente : symbole de la féminité, organe nourricier des enfants…).
La sophrologie pour accompagner les traitements et leurs effets secondaires :
La phase des traitements très éprouvante pour les personnes atteintes d’un cancer peut être mieux vécue grâce aux séances de sophrologie :
Le stress majore les effets secondaires des traitements et affaiblit le système immunitaire.
Pour mieux gérer les effets secondaires des traitements et garder le moral, la sophrologie représente une aide précieuse pour les personnes souffrant d’un cancer :
- Pour réduire le stress et l’anxiété
- Pour gérer la fatigue, les douleurs, acouphènes
- Pour prendre du recul et changer la perception des traitements souvent envisagés comme lourds et toxiques par la personne atteinte.
- Perte d’appétit et altération du goût, perte des cheveux …
En modifiant sa représentation des soins, la personne n’a plus l’impression de subir mais de mobiliser toutes ses forces dans un objectif de guérison. Avant une chimiothérapie ou une séance de radiothérapie, le sophrologue va installer la personne dans une bulle de bien-être grâce à un travail de visualisation. Au moment des soins, elle pourra recontacter toutes les sensations agréables vécues pendant la séance. Cela modifie considérablement la manière de vivre les soins.
Une autre technique de visualisation permet de visualiser les cellules saines, les protéger, faire en sorte que le traitement ne s’attaque qu’aux cellules malignes. Cette séance pratiquée à la maison, à l’hôpital pendant l’injection de chimiothérapie permet à la personne d’être active dans le traitement de sa maladie, plus forte, plus sereine.
La sophrologie pour remettre le corps en mouvement et en douceur
Dans le parcours de soins, les exercices de respiration et de relaxation dynamique permettent de remettre le corps, souvent malmené par les traitements, en mouvement à travers une approche douce et respectueuse des limites de chaque personne. Les bienfaits sont notables aussi bien sur le plan physique (détente, relaxation, apaisement) que psychologique (sérénité, confiance). Dans les moments de découragement, la sophrologie permet de restaurer l’envie de vivre pleinement, de garder la capacité à profiter des petits plaisirs de la vie et de continuer à faire des projets.
La sophrologie caycédienne peut être envisagée après la fin de traitements
Ainsi la sophrologie constitue une méthode d’accompagnement au quotidien dans la traversée de la maladie, mais aussi dans la vie quotidienne lorsque la personne a terminé ses traitements afin qu’elle puisse retrouver un nouveau rythme de vie, se projeter dans le futur, consciente de la maladie qui s’éloigne et de sa relation nouvelle au corps transformé.
La sophrologie caycédienne : sa pratique, les effets positifs
Le sophrologue accompagne la personne, en créant l’alliance avec elle, durant toute sa séance (environ 1h). Le programme est individuel et personnalisé. Les séances étant enregistrées, la personne peut librement s’entraîner à tout moment quand elle en ressent le besoin.
Avec les techniques de base, les personnes vont redécouvrir les sensations les plus simples avec un regard nouveau, comme si c’était la première fois.
Ces techniques sont proposées en début de séance pour inviter la personne à se concentrer sur la forme et la présence des différentes parties de son corps. Alors que l’attention est souvent focalisée sur la zone douloureuse ou malade, la conscience peut s’élargir à l’ensemble de la corporalité et intégrer des lieux de bien-être encore possible.
Les personnes atteintes évoquent souvent une première sensation de relaxation et de bien-être, si rare et précieux dans ce contexte de maladie grave. Le corps n’est pas seulement souffrant, mais il peut être vécu aussi dans sa partie saine et devenir un corps plaisir, corps apaisé. C’est un nouveau regard qui peut alors se porter sur la corporalité.
Les techniques de respiration diaphragmatique pausée renforcent cet état de détente en tranquillisant les pensées et les émotions. Le sophro-déplacement du négatif très efficace pour défaire les tensions physiques et émotionnelles.
La sophrologie propose une plongée dans les ressources propres de la personne, sa respiration, mobilisée dans un état de relaxation, se fait apaisante et constitue un appui dans son quotidien. De la même manière que les tensions corporelles se dénouent lors de la séance, les résistances à l’expression émotionnelle, aux vues de l’angoisse qu’elles suscitent, peuvent s’abaisser alors même qu’une sécurité interne est vécue par la patiente, lui permettant doucement, à son rythme, d’apprivoiser les peurs et de les verbaliser ensuite.
La sophro présence du positif ou somatisation positive : cette technique permettra de renforcer les sensations positives favorisant l’état de sérénité mieux-être vital.
Puis le sophrologue proposera un entraînement des capacités ou la pratique de relaxation dynamique en fonction du besoin de la personne.
En résumé : Du corps malade au corps ressource
L’annonce du diagnostic d’un cancer vient bousculer la personne atteinte sur un plan psychocorporel, émotionnel voir identitaire. Puis vient l’étape du traitement de la maladie et ses effets secondaires. Le corps est malmené et se transforme. Cette atteinte corporelle résonne dans tout l’être et sa relation avec son entourage. La sophrologie caycédienne, par son accompagnement personnalisé, permet d’améliorer la qualité de vie et de mobiliser les ressources personnelles de la personne pour accepter cette transformations du corps, mobiliser ses forces pour être plus active dans ses traitements, déployer ses capacités de détente et de vitalité et au fur et à mesure retrouver cette notion de vie en soi. En étant plus consciente de soi et de ses capacités, la personne prend plus facilement du recul, ne s’identifie plus à cette maladie qui est sensée la détruire et la rendre victime mais devient tout en cohabitant avec cette maladie actrice de sa guérison.