Sophrologie et Immunité
Introduction : Pourquoi booster votre système immunitaire ?
Tout le monde souhaiterait demeurer en bonne santé.
Seulement, même si la plupart des virus n'entraînent que des symptômes bénins, leur développement, dans notre organisme, fatigue et empêche de bien vivre son quotidien.
En renforçant notre système immunitaire :
L'adulte, comme l'enfant, crée une barrière solide contre les maux de l'hiver et des inter-saisons, contre le virus COVID19, contre le cancer. Qu'il soit fragile ou non, l'organisme infecté par un virus ou tout autre microbe, par des cellules cancéreuses ou un corps étranger, peut subir des complications et être de plus en plus vulnérable.
Nous nous protégeons et nous protégeons aussi notre famille et tous nos proches.
L'objectif est alors de réveiller nos mécanismes de défense. Nous pourrons ainsi faire face à de nombreuses maladies et rester en bonne santé.
Que signifie immunité ?
En biologie, l'immunité est l'état équilibré des organismes multicellulaires ayant des défenses biologiques adéquates pour combattre l'infection, la maladie ou toute autre invasion biologique indésirable, tout en ayant une tolérance adéquate pour éviter les allergies et les maladies auto-immunes.
Quelle est l’implication du stress sur l’immunité ?
Le stress est en réalité une réponse d’adaptation de l’organisme, tout à fait normale et nécessaire. C’est un stimulus qui peut être physiologique, mental ou émotionnel, et qui se manifeste suite à un évènement positif ou négatif.
Il permet au corps de s’adapter à un danger et d’y apporter une réponse.
Selon la qualité de la réponse adaptative, le stress entrainera des effets positifs ou négatifs.
Les différents types de stress
Le stress aigu
Répond à un danger ou à une situation ponctuelle nécessitant une réponse rapide et une mobilisation adaptée de ses ressources.
C’est la phase d’alarme qui permet de décupler les réflexes et d’augmenter la vigilance.
Sa durée est brève et intense.
En état d’alerte, l’organisme libère aussitôt de l’adrénaline, de la noradrénaline et du cortisol. Ces hormones déclenchent un afflux de sang et d’oxygène, une accélération du rythme cardiaque et respiratoire, une augmentation de dépense d’énergie et une mobilisation des réserves de glucose.
Dans ce cas de figure, ce stress est bénéfique et tout à fait normal car il a permis d’apporter une réponse adaptée et rapide.
Un stress aigu active le système immunitaire. Une phase de résistance suit la phase d’alarme. Elle active la sécrétion du cortisol et entraine la libération d’autres hormones dont la dopamine, la sérotonine et des endorphines.
Cette phase ne doit pas durer trop longtemps, sous peine d’entrer dans la phase d’épuisement.
Le stress chronique
La situation est totalement différente dans le cas d’un stress chronique qui occasionne de la souffrance, de la peur et qui s’inscrit dans la durée.
Un stress chronique empêche d’apporter une solution adaptée, de bien évaluer une situation, de passer à l’action, voir conduire à diverses pathologies par épuisement des ressources physiques et psychiques.
Les causes : une énergie inadaptée, une mauvaise forme physique et un mental faible.
Le stress chronique est donc néfaste à l’organisme
Il y a en premier lieu une phase pendant laquelle les surrénales sécrètent une grande quantité de cortisol, entrainant entre autres une augmentation de glucose sanguin, de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque.
Puis s’ensuit une phase d’épuisement des réserves du cortisol dans un second temps.
Les défenses immunitaires et l’énergie s’effondrent, tout l’équilibre interne est alors perturbé. Tout stress chronique compromet donc l’activité des lymphocytes, globules blancs de la défense immunitaire possédant des récepteurs aux neurohormones.
Les conséquences d’une baisse des défenses immunitaires, d’une dérégulation du cortisol
Quand tout va bien, le cortisol, hormone du stress secrétée par les surrénales, participe à la régulation de l’immunité.
En cas de stress chronique, comme nous l’avons vu ci-dessus, les surrénales secrètent davantage de cortisol, et ce en continu, on parle de cortisolémie.
Ainsi, les cellules immunitaires deviennent résistantes à l’action anti-inflammatoire du cortisol. Elles ne réagissent plus normalement.
En conséquence, les niveaux d’inflammation augmentent et la sensibilité aux pathologies s’élève.
Le stress monopolise de fait, à lui seul, une bonne partie du système immunitaire.
Le stress chronique produit davantage de globules blancs, face à l’inflammation qui augmente.
Ces derniers sortent alors de leur rôle de défenseurs et s’attaquent aux tissus sains de l’organisme.
L’hyperactivité des globules blancs entraine diverses pathologies comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou l’obésité, ainsi qu’une sensibilité accrue aux infections quotidiennes.
Enfin, il existe à la surface de nombreuses cellules de l’organisme, des récepteurs spécifiques aux hormones du stress que sont l’adrénaline et la noradrénaline.
La stimulation excessive de ces récepteurs par les neurohormones adrénaline et noradrénaline serait responsable de l’affaiblissement du système immunitaire en situation de stress.
Voir l’article fin de blog : COMMUNIQUÉ | 05 MARS 2020 - | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)
IMMUNOLOGIE, INFLAMMATION, INFECTIOLOGIE ET MICROBIOLOGIE
De plus, le stress conduit à des actions néfastes à l’organisme comme des comportements alimentaires compulsifs, des abus de sucre, d’alcool, de tabac …
Ces comportements vont également contribuer à l’affaiblissement de notre immunité.
Un système immunitaire affaiblit ne remplit plus son rôle, il ne combat plus l’infection. L’infection attaque elle-même le système immunitaire, celui-ci devient de moins en moins résistant. C’est un véritable cercle vicieux qui s’installe.
Une relation étroite entre le cerveau et le système immunitaire
Tout d’abord, il existe de nombreux points communs entre le système nerveux et le système immunitaire : plusieurs mécanismes moléculaires sont communs aux deux systèmes.
- Ils coopèrent et partagent ensemble de nombreuses fonctions comme par exemple la sécrétion de médiateurs humoraux.
Le cerveau a un rôle régulateur :
En cas de réaction inflammatoire excessive, le cerveau se mobilise et incite à la production de corticoïdes, hormones anti-inflammatoires.
Chaque modification au niveau du système nerveux est par conséquent enregistrée par les cellules immunitaires.
De son côté, le système immunitaire :
Informe en permanence le système nerveux de tout ce qui se passe dans l’organisme,
Participe à l’apprentissage et à la mémorisation,
Aide le cerveau à résister au stress.
Système immunitaire : Comment booster ses défenses naturelles ?
Le système immunitaire aide le corps humain à combattre les infections. Ce réseau de cellules, mettant en interaction organes et substances diverses, crée des mécanismes de défenses efficaces pour lutter contre toute attaque extérieure.
Les cellules sont concentrées, pour la plupart, dans les organes lymphoïdes : les lymphocytes sont produits par le thymus et la moelle osseuse. Tout aussi important dans la lutte contre les maladies infectieuses : les globules blancs ou leucocytes sont associés à l'immunité dite innée.
Pour booster ses défenses immunitaires et se sentir en pleine santé, de mieux en mieux chaque jour, certaines solutions naturelles sont particulièrement efficaces.
Astuces pour améliorer vos défenses naturelles
La réponse immunitaire apportée par l'organisme va être plus prononcée si les habitudes de vie de l'individu concerné sont bonnes. Les principaux facteurs connus empêchant le développement ou diminuant les défenses immunitaires sont :
Une alimentation pauvre en vitamines et minéraux
Un manque d'activité physique
Un sommeil perturbé ou une dette de sommeil
Un stress élevé et continu
Des relations sociales appauvries
Le tabagisme ou l'alcoolisme
Un milieu de vie peu favorable : pollué ou dégradé.
Une bonne hygiène de vie favorise un corps sain et donc des défenses immunitaires fortes. Si le corps a parfois besoin d'être aidé pour combattre les infections et autres agressions, il est capable de réagir au bon moment lorsqu'il est en position de force.
Une vie saine dans un corps sain...
La meilleure façon de renforcer son système immunitaire est de manger sain et équilibré (aliments riches en vitamines, oligo-éléments), faire du sport régulièrement. La marche ou encore la gym douce sont par exemple immunostimulantes.
Mieux dormir pour mieux-être
Le sommeil contribue grandement à notre bien-être physique, mental, émotionnel. Pour booster ses défenses immunitaires et lutter activement contre toute agression extérieure, le corps a besoin de repos. La sophrologie aide à s'apaiser pour trouver l'endormissement et éviter les réveils nocturnes.
Mieux gérer notre stress, nos émotions, notre anxiété
Pratiquer la sophrologie pour renforcer nos défenses immunitaires :
De nombreuses techniques peuvent être pratiquer pour notre mieux-être au quotidien.
Voici les principales que je vous propose d’expérimenter pour booste vos défenses immunitaires.
La sophrologie, pour prendre conscience de son stress ?
Le niveau de stress ne dépend pas seulement de l’intensité du facteur de stress mais de la réponse de chacun à un facteur perçu comme tel. Le stress dépend donc de soi : notre propre état physique, mental, émotionnel, de nos capacités d’adaptation. La réponse est donc en nous.
Pour cela, il convient de prendre conscience, d’être à l’écoute de soi, de son corps pour mieux gérer le processus de stress, reconnaître les signaux d’alarme pour savoir détecter quand il devient chronique par faute de récupération
La sophronisation de base : 1ère technique utilisée en sophrologie
Indications, elle nous permet :
Rapidement de se relaxer dans des situations de stress, d’anxiété
De développer nos capacités de concentration
De Renforcer notre présence positive
Son objectif est :
De prendre conscience des phénomènes, des sensations vécues de notre corps, nos émotions dans un état de relaxation
D’être plus conscient de soi-même
La sophronisation :
La sophronisation est le processus de relâchement physique et psychique qui conduit à la modification de notre état de conscience.
Il s’agit d’atteindre le niveau sophro-liminal, c’est à dire un état de conscience aux portes du sommeil et de notre inconscient (réservoir de ressources : sens, mémoires, connaissances, potentialités).
Dans la zone sophro liminale, les échanges sont facilités entre le conscient et l’inconscient, le corps et l’esprit. Le corps se régénère et récupère de l’énergie.
A l’issue de la séance, l’état de conscience présent n’est plus le même, l’expérience est porteuse d’ouverture et de prise de conscience. Il s’agit alors d’un état de conscience sophronique, plus calme, serein, plus présent à soi et à son environnement direct.
Sophro déplacement du négatif : 2ème technique clé utilisée en sophrologie
Son but :
En Sophrologie Caycédienne, l’être humain est une entité bio-psycho-sociale. Le corps et l’esprit étant intrinsèquement liés, les changements physiques influent sur le mental comme les pensées et émotions le font sur le corps.
Apprendre à somatiser positivement et réduire la somatisation négative : la somatisation désigne la tendance à traduire les problèmes psychologiques en symptômes, physiques de manière involontaire, signaux d’alarme que le corps tente de nous envoyer : maux de tête, gorge nouée, douleurs musculaires ou abdominales, nausées…
Selon l’intensité :
Les somatisations de CT se manifestent en symptôme passager : tension musculaire, crampe.
Les somatisations de LT se manifestent en douleurs chroniques, affections psychologiques (anxiété, dépression) ou maladies si nous n’écoutons pas les 1ers signaux d’alerte.
La pratique de la Sophrologie Caycédienne développe la conscience du corps et permet ainsi d’être plus réceptif à ces signaux.
Elle aide aussi à établir une relation positive et une perception agréable de nous-mêmes pour progressivement conquérir un état de sérénité et mieux-être dit sophronique.
Son Objectif :
Libérer les tensions physiques et émotionnelles en prenant appui sur notre expiration naturelle et faire une pause d’intégration pour vivre la présence de notre corps après l’exercice.
Sophro activation-stimulation-harmonisation de notre énergie vitale
SOPHRO STIMULATION VITALE-SSV : plutôt en début de journée
SOPHRO ACTIVATION VITALE-SAV : en milieu de journée car moins activatrice
SOPHRO HARMONISATION VITALE-SHV : en fin de journée ou le soir pour favoriser l’endormissement.
Les Objectifs :
Renforcer la présence de nos structures (peau-muscles-organes-os) à notre conscience et renforcer la présence de notre énergie vitale.
Modifier la sensation de notre corps
Les buts :
Transformer positivement le sentiment de soi et son rapport aux conditions de l’existence.
Favoriser la concentration en mettant entre parenthèse le monde extérieur et centrer notre attention sur notre monde intérieur.
La respiration diaphragmatique pausée : Apprendre à bien respirer
Le système respiratoire
Le système respiratoire est à la source de la vie. Il permet d’oxygéner notre organisme. C’est l’élément central de notre physiologie et de notre système nerveux autonome (cardiaque, digestif, immunitaire, etc.), le seul sur lequel nous pouvons avoir une action volontaire.
Le stress de la vie courante et les mauvaises habitudes perturbent notre état psycho-physique mais également notre respiration.
En effet, la respiration est différente en fonction des situations émotionnelles que nous vivons (agréables ou désagréables).
Dans des situations stressantes, en adoptant des mauvaises postures, la respiration se trouve souvent bloquée.
Cette respiration thoracique que nous adoptons engendre des sensations de mal-être.
Comment bien respirer pour mieux se relaxer ?
En sophrologie, nous apprenons à utiliser notre respiration en conscience pour tranquilliser nos pensées et nos émotions afin de retrouver un état d’équilibre physique-mental-émotionnel et favoriser la relaxation. C’est ce que l’on appelle la RDP.
Indications
- Gérer des moments de tensions émotionnelles, de stress ou d’anxiété.
- Préparer une situation de stress et l’anticiper.
- Favoriser l’endormissement et améliorer la qualité du sommeil de manière générale.
Les bienfaits
Réduire les tensions, les douleurs physiques et mentales.
Augmenter le volume pulmonaire et de diminuer la fréquence respiratoire générant des sensations positives de sérénité.
Ralentir le rythme cardiaque.
Améliorer le système lymphatique.
Offre une oxygénation du sang de meilleure qualité, des organes vitaux et plus particulièrement du cerveau.
Renforcer le système immunitaire.
Favoriser une meilleure digestion.
Apaiser, aide à prendre du recul et améliorer ainsi le sommeil.
Favoriser l’augmentation des performances physiques et intellectuelles : attention, concentration.
Définition : Respiration Diaphragmatique Pausée-RDP : de quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une respiration abdominale suivie d’une pause dans la respiration.
Lors de chaque pause, nous comptons environ 2 secondes au cours desquelles nous suspendons notre respiration. Nous réussissons ainsi à en réduire sa fréquence.
La diminution de la fréquence respiratoire transmet de manière volontaire et consciente des ordres de bien-être à notre cerveau.
Sophro Attention-Concentration sur l’objet de la Nature ou Objet Neutre « émotionnellement »
Introduction
Cette technique est inspirée de la Méditation Dhyana du Raja Yoga.
Les techniques expérimentées précédemment nous aident à renforcer notre structure corps or en fonction de préoccupations, nos sensations, sentiments positifs peuvent être altérés par cette somatisation négative, perturbant notre esprit
Faussant la réalité dans laquelle nous vivons,
Agissant sur nos émotions
Impactant notre propre vision de nous-même, de notre corps, du monde jusqu’à altérer nos valeurs, notre confiance
Alors que faire ? - Les objectifs
Calmer nos pensées et renforcer notre structure ESPRIT
L’esprit : est un ensemble de facultés intellectuelles : la base de nos pensées, de la compréhension, l’apprentissage, du raisonnement, de la mémoire, de l’imagination ou de la contemplation.
Ses indications
Canaliser rapidement nos pensées parasites, limiter les associations d’idées dans toutes situations de stress, d’anxiété, la somatisation négative
Mettre nos affects entre parenthèses
Les objectifs
Lâcher-prise
Entraîner nos capacités d’attention et de concentration
Favoriser la réduction « fermer la porte de l’affectivité » (Pr CAYCEDO)
Développer nos capacités d’imagination, de représentation pour nous préparer à expérimenter d’autres techniques, de futurisation notamment.
Harmoniser la relation corps-esprit
Futurisation sophronique libre
Introduction :
Souvent les facteurs de stress déclenchent un phénomène d’anticipation négative (je n’y arriverai pas, je ne réussirai pas, cela va être trop difficile, je suis en panique…) avec des conséquences directes en termes de mal-être, angoisses, peur, tristesse, baisse de confiance en soi… cette somatisation négative s’intensifie.
Alors quoi faire ?
Somatiser positivement son avenir par la futurisation : capacité d’établir et de renforcer la représentation consciente, libre et responsable de notre propre avenir.
Son Objectif :
Anticiper et pouvoir programmer son futur positif librement
Etablir et renforcer la représentation consciente, libre et responsable de son propre avenir.
Se projeter dans un état de mieux-être physique et mental, en harmonie avec notre environnement.
Son but :
Programmer des attitudes positives, optimistes, confiantes, sereines pour appréhender au mieux des examens, défis ou situations particulières source de stress, anxiété, inquiétudes.
Devenir acteur de notre vie et de notre propre changement en développant nos attitudes positives au quotidien en renforçant notre motivation, notre intention, notre enthousiasme, notre persévérance, notre optimisme et notre espoir.
Renforcer la confiance en soi
Quand le stress affaiblit les défenses immunitaires : réponse scientifique
COMMUNIQUÉ | 05 MARS 2020 - | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)
IMMUNOLOGIE, INFLAMMATION, INFECTIOLOGIE ET MICROBIOLOGIE
Infection par le cytomégalovirus (CMV), ici chez l’humain. En rouge et vert les cellules Natural Killer essayent de se frayer un chemin vers la cellule infectée.
Depuis plusieurs années, la communauté scientifique s’intéresse aux effets du stress psychologique sur la santé.
Des études ont notamment montré qu’en cas d’infection, le stress est associé à une efficacité réduite du système de défense immunitaire.
En cette période de crise sanitaire, mieux vaut éviter de trop stresser ! Telle est la conclusion que l'on peut tirer d'une étude publiée dans le Journal of experimental medicine par l'équipe de Sophie UGOLINI, directrice de recherche au centre d'immunologie de Marseille-Luminy (Inserm, CNRS, Aix Marseille Université). Cette étude expérimentale révèle en effet, pour la première fois, comment le stress agit sur la réponse immunitaire dirigée contre les virus.
Pour découvrir ce mécanisme, les scientifiques se sont donc intéressés de près à la réaction en chaîne qui se produit lors d'un stress.
“Un stress psychologique entraîne l'activation de l'hypothalamus dans le cerveau, explique Sophie UGOLINI, puis s'ensuit une cascade d'événements qui activent le système nerveux dit sympathique.” Ce système nerveux sympathique induit la production d'hormones de “stress” telles que les catécholamines (adrénaline et la noradrénaline), qui circulent alors dans le sang pour déclencher différentes réactions physiologiques de riposte au niveau des tissus et organes (augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence respiratoire, de la contraction musculaire, de la consommation énergétique, etc).
Pour agir, ces "neurohormones" du stress doivent se lier à des récepteurs sur les cellules cibles, telle une clé dans une serrure, pour informer les cellules de ce qu'elles doivent faire. “Nous soupçonnions depuis longtemps qu'un de ces récepteurs à l'adrénaline, baptisé β2, était clé dans ce phénomène”, explique Sophie UGOLINI. Car le récepteur β2 est présent sur un très grand nombre de cellules, dont les cellules immunitaires.” Y a-t-il un lien entre ce récepteur à l'adrénaline et les défenses de l'organisme ?
Avec son équipe, Sophie UGOLINI, directrice de recherche Inserm au Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (Inserm/CNRS/Aix-Marseille Université), a cherché à expliquer biologiquement cette association.
Les chercheurs se sont intéressés à des récepteurs exprimés à la surface de nombreuses cellules de l’organisme (dont les cellules immunitaires) et qui sont spécifiques des hormones du stress, l’adrénaline et la noradrénaline : les récepteurs β2-adrénergiques.
Pour étudier leur rôle, l’équipe a d’abord mimé une situation de stress chronique chez des souris en administrant pendant sept jours une molécule qui, comme les hormones du stress, stimule les récepteurs β2-adrénergiques.
Elle a ensuite exposé les animaux à un virus de la famille des herpès, le cytomégalovirus MCMV. Le taux de mortalité des souris « stressées » qui avaient reçu la molécule s’est alors avéré bien supérieur à celui des souris non traitées (90 % contre 50 %).
Dans un second temps, les chercheurs ont évalué la résistance des animaux à l’infection en l’absence de ces récepteurs. Pour cela, ils ont exposé au cytomégalovirus des souris génétiquement modifiées pour être dépourvues de récepteurs β2-adrénergiques. Chez ces animaux, les hormones du stress ne pouvaient plus se fixer à des récepteurs β2 et ne pouvaient par conséquent plus agir. Ces souris résistaient beaucoup mieux à l’infection virale (90 % de survie contre seulement 50 % pour les souris contrôles).
Ces premiers résultats suggèrent donc que la stimulation des récepteurs β2-adrénergiques par les hormones du stress serait responsable de l’affaiblissement du système immunitaire en situation de stress psychologique.
Vers de nouvelles pistes thérapeutiques
Pour mieux comprendre les mécanismes en jeu, l’équipe a aussi analysé la réponse immunitaire des souris dépourvues de récepteurs β2-adrénergiques. Elle a observé une augmentation de la production de cytokines inflammatoires, molécules produites par les cellules immunitaires et favorisant l’élimination des virus.
Les chercheurs ont notamment découvert que les récepteurs β2-adrénergiques inhibent tout particulièrement la réponse de certaines cellules immunitaires, les cellules Natural Killer (NK). Stimulés par les hormones du stress, les récepteurs β2-adrénergiques empêchent ces Natural Killer de produire un type de cytokine particulier requis pour permettre l’élimination des virus.
« Nous avons confirmé expérimentalement que les hormones du stress qui se lient aux récepteurs β2-adrénergiques réduisent la réponse immunitaire et que cela passe par une diminution de la production de certaines cytokines inflammatoires, requises pour l’élimination des virus, précise Sophie UGOLINI ».
Selon la chercheuse, ces travaux pourraient ouvrir des perspectives thérapeutiques. « En ciblant le récepteur β2-adrénergique, il serait en effet envisageable, dans certains contextes pathologiques, de lever les freins immunitaires provoqués par un état de stress », conclut Sophie UGOLINI.
Patricia Marchal